Lirac, berceau
des Côtes-du-Rhône

Sur la rive droite du Rhône l’appellation de cru Lirac a longtemps vécu dans l’ombre de sa voisine, Châteauneuf-du-Pape. Et pourtant, le terroir y est aussi exceptionnel. N’y a t-il pas qu’un fleuve qui les sépare !

L’appellation !

 

Depuis quelques années, la discrète appellation tire de plus en plus son épingle du jeu. Finis, les complexes ! Lirac joue avec panache de ses trois couleurs. Le rouge (85 % de la production) a détrôné le rosé, majoritaire il y a cinquante ans, avec ses cépages de grenache noir, syrah, mourvèdre et scinsault qui s’épanouissent sur les plateaux argileux composés de gros galets roulés. Les Lirac rosés se développent, eux, dans les sables dont ils tirent leur rondeur. Enfin, les cépages blancs comme le grenache blanc, bourboulenc, la roussanne et la clairette ont investi les sols arides de garrigue pour un vin de plus en plus prisé.

Ce petit bout de territoire de 750 hectares sur quatre communes (Lirac, Saint-Génies-de-Co- molas, Saint-Laurent-des-Arbres, Roquemaure), à quelques encablures d’Avignon, n’oublie pas qu’il fut le berceau des fameuses Côtes-du-Rhône. Le port de Roquemaure a été en son temps la porte de « la » Coste du Rhône. « Car oui », nous rappelle Jean-Jacques Verda, ancien président de l’appellation, vigneron à la retraite et créateur de la confrérie des Jaugeurs de Lirac, « à l’époque, le terme n’était pas au pluriel. Les fleuves étaient considérés comme des mers. La Côte du Rhône, c’était une partie de la rive gardoise, qui dépendait des vignes de Roquemaure ».

 

 

Là, le vin de Lirac, partait vers Lyon, Paris, la Bourgogne, mais aussi les tables royales européennes, notamment la Hollande. Ce commerce du vin de la Côte du Rhône se faisait exclusivement depuis le port de Roquemaure, ainsi en avaient décidé les consuls du Languedoc. « C’est à Lirac qu’on certifiait le vin. Après quelques années, où la taille et le contenu des fûts étaient très approxi- matifs, les consuls on créé les Jaugeurs, en 1744. Ils étaient chargés de certifier les fûts en apposant l’authentification C.d.R., et de vérifier l’exactitude des volumes. Une pré-appellation en quelque sorte ! Les consuls de Roquemaure assermentaient les Jaugeurs et veillaient sur la jauge étalon. » Jauge dont un exemplaire authentique a été retrouvé dans la région.

Pour les cinquante ans de l’appellation, en 1997, Jean-Jacques Verda décide de fonder une confrérie en s’appuyant sur cette histoire des Jaugeurs. Aujourd’hui, elle rassemble douze membres dont il est toujours le consul. Pas passéistes pour autant, ils portent haut les valeurs de l’appellation et ont créé la balade gourmande des Jaugeurs de Lirac, rendez-vous devenu incontournable pour tout amoureux du Lirac ! « Le but c’est de faire connaître le vignoble et son terroir. À pied, on comprend mieux l’adéquation entre le sol et le cépage. Sur la balade de 5 km, par groupe de vingt, on explique, on s’arrête, on goûte les vins et un plat préparé en accord par un grand chef. Cette année, la balade partira de Saint-Geniès-de-Comolas. L’an prochain cela se passera à Saint-Laurent-des- Arbres, on tourne sur les quatre communes. » Dans les verres aussi, le Lirac, n’a pas fini de tourner !

Infos pratiques :

Lirac, cru des Côtes-du-Rhône
Vignerons, terroir, cépages,
Jaugeurs de Lirac
04 66 50 25 45
Tout savoir sur le cru Lirac :
www.vin-lirac.com

La balade gourmande des Jaugeurs de Lirac
Le samedi 18 mai 2019, à Saint-Geniès-de-Comolas,
avec le chef Julien Lavandet (L’Artémise, Uzès).
Renseignements et inscriptions :
http://jaugeurslirac@gmail.comou http://www.facebook.com/baladegourmandedesjaugeursdelirac